
Numérique en santé à l’horizon 2030 – partie 3 :
Quel futur souhaitable pour les dispositifs d’évaluation de la qualité des soins ?
Les enjeux éthiques du numérique en santé sous le prisme des acteurs institutionnels –
Partie 3
De nouveaux risques doivent être appréhendés pour garantir que les valeurs associées aux finalités de santé publique. La santé, le bien être, la bienfaisance, non-malfaisance, l’utilité et l’efficacité sont appréciées en tenant compte des valeurs de société qui prévalent aujourd’hui dans notre système de santé (autonomie et autonomisation, liberté, égalité, équité, justice, solidarité, respect de l’environnement).
Les nouveaux risques
La confiance dans les données et le contrôle des données générés par les algorithmes ne se décrètent pas tant leurs exploitations peuvent être préjudiciables et discriminatoires.
Le système de santé est amené à changer grâce aux nouvelles technologies.
La conscience des dangers qui entourent les choix politiques amène l’acteur public à rester prudent et sensible aux manifestations et positions des autres parties prenantes concernant l’ensemble de ces technologies.
Les dilemmes en présence se caractérisent par le fait qu’il est impossible d’en dresser une liste a priori, la réalité du terrain se montrant toujours plus riche avec le numérique générant des repères nouveaux et mouvants.
De la réflexion éthique résulte la mise en œuvre de la sagesse pratique qui « consiste à inventer les comportements justes et appropriés à la singularité des situations. Cela ne peut se concevoir sans l’implication des parties prenantes, professionnels et personnes concernées, en clarifiant les valeurs et les principes à respecter.
« Le numérique en santé n’est pas un monstre froid. Ce n’est pas une technique automatisée mais un nouveau mode de fonctionnement, géré par et pour des hommes et des femmes qui s’engagent à respecter un cadre de valeurs empreintes de conscience morale ; la régulation par la loi est la base de notre société, mais devant l’évolution rapide des possibilités, l’autodiscipline, que l’on appellera ici l’éthique appliquée à la santé dans l’usage du numérique, est un prérequis au fonctionnement du système» [1].
[1] Rapport d’impact de la campagne de communication « pour ma santé, je dis oui au numérique ! », Ministère des solidarités et de la santé, 2021

Les technologies qui bouleversent le système de santé
Se projeter en 2030 suggère que le système de valeurs utilisé pour évaluer le système de santé ait intégré un nouveau modèle évaluatif tenant compte des innovations en santé dont le numérique.
Comme beaucoup d’acteurs, je dois avouer que je ressens déjà de l’inconfort et du doute notamment s’agissant de la prise en charge des personnes vulnérables ou des impacts sur les organisations de santé et du médico-social. Mais les avancées qu’offre le numérique en santé me donnent de l’espoir pour une médecine au plus proche du patient lui permettant une plus grande autonomie et responsabilité dans sa prise en charge[1]
[1] Rapport C. Villani. Donner un sens à l’intelligence artificielle : pour une stratégie nationale et européenne. Rapport de la mission confiée par le Premier Ministre, 2018.